lundi 26 septembre 2011

Fuyez... Le temps nous est compté.



Quand je vous disait que plusieurs projets avaient germé cet été... Aujourd'hui, petit teaser pour vous présenter un personnage que vous connaissez peut-être déjà, et qui pourrait voir le jour d'ici peu de temps, générant des conséquences que nous n'avions pas prévues au départ.

Mais trêves de bavardages, je l'entends déjà qui s'approche...

Fuyez... le temps nous est compté.







            Le Sergent Krent était seul. Cela faisait maintenant presque une heure qu'il errait dans les dédales du complexe industriel dans lequel il avait été chargé de patrouiller avec ses hommes.
Une mauvaise rencontre, quelques pertes, son nom perdu dans une ligne sur une tablette de données, voilà ce qui apparaitrait quand on rapporterait les faits.

Une mauvaise rencontre, tu parles ouais. Il n'était pas vide ce fichu complexe.


Quand ils étaient entrés par la bordure ouest du complexe désaffecté, son escouade et lui avaient progressé rapidement, sans attirer l'attention, à la faveur de la nuit, cisaillant rapidement les barbelés et faisant habilement sauter les serrures. Ils avaient fini par entrer, en faisant céder la poulie qui maintenait un vieux rideau de fer fermé.
Ils avaient des objectifs clairs : entrer, trouver la source d'énergie qui alimentait toujours le complexe, la détruire, sortir. Une escouade de reconnaissance suffisait selon l'état-major. Une mission simple pour les Gunners de Krent. Ils s'étaient bien trompés encore sur ce coup-là.

Les gunners s'étaient fait avoir. Dès le premier couloir. Une sentinelle. Avant même qu'ils aient pu l'abattre, la goule avait crié, d'un son strident capable de réveiller tout un pâté de maison. Jahed l'avait fait taire, lui ouvrant la trachée d'un coup de couteau habilement lancé, mais trop tard.
Tout s'était accéléré dès ce moment. Le complexe s'était comme embrasé, les lumières noyant progressivement les couloirs d'une teinte bleue-verte froide et maladive.

Les gunners se retrouvèrent rapidement sous le feu ennemi. Au premier sens du terme. Il perdit d'abord Verner et Haleth, brûlés vif par un déversement de flammes. L'odeur mélangée de prométhéum et de chair brûlée avait pris Krent au nez et n'avait pas réussit à s'estomper depuis.
C'est Redver qui avait réussi à les sauver du crameur, avec une grenade bien placée. Malheureusement, il fut emporté par un tir de laser peu après.

Ils avaient tracé leur chemin, usant de couverts et jouant avec le dédale des couloirs pour  s'enfoncer dans le complexe, pour faire sauter ce fichu générateur.
Un a un, les camarades de Krent étaient tombés.
Cela faisait maintenant quarante-cinq minutes qu'il était seul, qu'il sentait la tension autour de lui, dans l'air, et aussi dans tout son être. Il n'avait plus rencontré d'autres soldats ennemis depuis, ceux-ci ayant dû penser qu'ils avaient éliminés tout les intrus.

Selon la carte, quelques salles et c'est bon.

Un soupir le fit sursauter. Il se retourna, pointant son pistolet laser dans le vide, le serrant tellement que ses doigts prenaient une teinte blanche à vue d'œil.

Personne.

Il tenta de se calmer, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. En baissant la tête, il vit une ombre se dessiner sur le sol, se rapprochant de lui.

La peur le paralysa.

C'est à cet instant que l'ombre s'annonça. D'un geste magistral, lent et implacable, Krent vit la silhouette dessinée sur le sol pavé laisser tomber quelque chose de pesant, heurtant violemment le pavage, laissant la chose rouler.

Tu connais cet homme ? dit enfin la voix. Elle était froide, rocailleuse, désarticulée, cadavérique.

Krent n'eut pas besoin de baisser les yeux pour comprendre que c'était la tête de l'un de ses gunners qui venait de s'arrêter le long de sa botte.

- Qui êtes-vous ? lança Krent, rassemblant toutes ses forces, toujours de dos.

- Je te retourne la question, soldat. Ne dit-on pas bonjour dans votre contrée lorsque l'on entre chez les gens...? Demandes-le moi en face.

Krent déglutit avec pénibilité, s'efforçant de ne pas regarder vers le sol. Lentement, il pivota sur lui-même. Et c’est là qu’il la vit pour la première fois : La marque de Nurgle.

Sur l’épaulière du guerrier en face de lui étaient tracés au sang caillé trois anneaux, dans lesquels s'inscrivaient les trois yeux de la Pestilence.
Son sang ne fit qu’un tour.

Le Héraut de Barkahran.

- Bien, soldat… Tu me reconnais.
Rassemblant tout son courage, Krent leva son arme, le pointant droit vers le héraut.
- Pauvre fou, lâcha le guerrier en ricanant. Tu n'as aucune idée de ce qui t'attends. Bien avant de nous supplier, tu nous serviras.

- Je ne te servirais jamais, car l’Empereur est mon bouclier, ma Foi est invin…

- Ta Foi vacille déjà, pauvre idiot ! le coupa le héraut en haussant le ton. Ce n’est pas moi que tu serviras… mais Lui.
- Je ne vous serais jamais assouvi, qui que vous soyez, et je refuse de vous connaître d’avantage.

Krent tenta d’appuyer sur la gâchette, tandis que sa main semblait prise d’un tremblement, qui s’intensifia.

- Tu vois ? Tu le sers déjà. Parce que tu sais qui il est, il hante déjà tes songes. Entends-tu ces pas métalliques dans le couloir ? Entends-tu ce bourdonnement qui le suit ? Sens-tu les vapeurs de la Pestilence venir jusqu'à toi ?
Tu sais qui il est, je te sens trembler d'ici... Car il est Barkahran, Seigneur de Nurgle, Fléau des Landes, colporteur du Virus et gardien du Necrotremens...



...Et te voici son nouveau serviteur.